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Coup de frein sur le marché pneumatiques poids-lourds

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue hier, Goodyear Dunlop Tires a révélé quelques chiffres du marché toutes marques des pneumatiques pour véhicules industriels. L’année 2022 s’est soldée par 1,2 millions d’unités neuves mises sur le marché, avec un bilan de 760 000 enveloppes en rechapé. Mais l’entame de 2023 est mauvaise : le total du marché neuf depuis les trois derniers mois révèle une chute du marché toutes marques de -25,6%.

Et on peut supposer qu’en pneumatiques poids-lourds, le marchandises plombe l’ensemble puisque les pneus pour véhicules de transports de voyageurs s’affichent à « seulement » -3.3% par rapport à la même période de 2022.

Le groupe, qui célèbre en 2023 ses 125 ans, entend développer ses offres de pneumatiques à basse résistance au roulement avec de nouvelles références en Goodyear Fuelmax Performance. Ce catalogue passe de 3 tailles en 2022 à 8 dimensions en 2023, dont un original 315/60R22.5 apprécié pour les véhicules grand volume ou pour les porte-voitures. Autre nouveauté, toute l’offre Goodyear Fuelmax Endurance est disponible aussi bien en neuf qu’en rechapé.

Eric Muller, directeur produit et Innovation poids-lourds pour Goodyear en Europe et Moyen-Orient, confirme que cette évolution est le résultat de l’effet combiné des normes VECTO et la volonté des transporteurs d’économiser du carburant : « Cette demande s’est accélérée avec le temps. Elle n’est pas qu’économique mais également sociétale » précise-t-il. L’équipementier confirme son engagement en faveur de solutions renouvelables ou bio-sourcées. Bien sûr, le rechapage et « les 4 vies du pneu » sont mis en avant.

Mais on découvre l’objectif de réaliser des pneumatiques poids lourds avec 63% de matériaux renouvelables. Le démonstrateur ayant été présenté lors de l’IAA 2022 avec une enveloppe 315/70R22.5LI159. Les noirs de carbone sont issus de pyrolyse de pneus en fin de vie, les huiles végétales sont bio-sourcées, la silice de haute qualité est produite à base de cendres de balles de riz et une partie des aciers est d’origine recyclée. Tout ceci sans perdre sur les performances du pneumatique.

Eric Muller confirme que l’on « se rapproche du point de compétitivité des solutions hors pétrole face aux pneumatiques conventionnels ». Dans les perspectives d’avenir, l’inquiétude viendrait plutôt d’Euro VII et des propositions de la Commission Européenne : en effet, selon les textes envisagés, le pneumatique homologué avec le véhicule ferait partie intégrante de l’ensemble mesuré en émissions (y compris celles des freins et pneumatiques, q une des grandes nouveautés d’Euro VII). « Ce n’est pas si positif que cela puisqu’il faudrait assurer la disponibilité des pneus tout au long de la vie des véhicules » résume Eric Muller. Un sacré paradoxe qui « figerait » la technique des pneumatiques pour 10 à 15 ans si le texte devait rester en l’état.