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Les équipementiers pris en otage par la Chine

La CLEPA, association européenne des équipementiers de l’industrie automobile, s’alarme des mesures de rétorsion prises par la Chine suite à la reprise de contrôle de l’équipementier Nexperia par le gouvernement Néerlandais.

Alerte rouge sur les composants électroniques

S’il fallait une nouvelle preuve de la guerre économique engagée au niveau mondial par la Chine, en voici une. La CLEPA, association européenne des équipementiers de l’industrie automobile, s’alarme des conséquences des mesures de rétorsion prises par la Chine sur les exportations de composants produits sur son territoire par l’équipementier Nexperia. Le blocus a été déclenché suite à l’investissement du gouvernement Néerlandais dans cette société spécialisée dans les semi-conducteurs électroniques.

Dans son communiqué, la CLEPA mentionne un risque de « rupture d’approvisionnement à grande échelle des chaînes logistiques de l’industrie automobile en Europe » suite à ces mesures. L’association annonce s’engager « avec les parties prenantes pour évaluer l’impact et coordonner les réponses pour sauvegarder la continuité de la production ». Le problème semble préoccuper particulièrement les équipementiers, monteurs de ces semi-conducteurs, pour leurs propres productions destinées ensuite aux carrossiers et constructeurs. Benjamin Krieger, secrétaire général de la CLEPAs demande que les politiques écoutent les industriels et tiennent compte de leurs contraintes.

Diversifier les approvisionnements

Sous la pression des acheteurs des constructeurs, l’industrie des équipementiers s’est, soit approvisionnée, soit entièrement transférée dans les pays à bas coût, dont la Chine. Celle-ci, désormais sûre de sa force, ferme la porte aux exportations. Le cas de Nexperia est exemplaire. Paradoxalement, malgré cette période d’extrêmes tensions, Renault S.A a spécifié aux équipementiers d’inclure des offres « à bas coûts » et Daimler AG a clairement annoncé vouloir faire la même chose lors de sa dernière assemblée générale des actionnaires.

Pourtant, selon la CLEPA, « la perturbation survient malgré les demandes répétées des fournisseurs de diversifier l’approvisionnement et la production ». Nexperia produit encore en Europe, mais pour une fraction de ses volumes seulement : « le déséquilibre structurel reste » ajoute la CLEPA. « Ces décisions, prises au fil des ans, ont laissé l’Europe sans capacité de conditionnement suffisante pour les semi-conducteurs » conclut-elle.

Outre les micro-processeurs et semi-conducteurs, l’association recense 700 autres composants clefs pouvant faire l’objet de telles mesures. Premier composants visés, les capteurs radars, qui requièrent 1 million de circuits électroniques par semaine pour le seul marché européen.

Deux enseignements de cet épisode : C’en est définitivement fini de la « globalisation heureuse » et la Chine n’est pas un « partenaire commercial » comme les autres …

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