Deux spécialistes de la reconversion de véhicules thermiques en électriques, CBM Retrofleet et GCK Mobility, tous deux établis en région Auvergne Rhône-Alpes, ont montré leur savoir faire à Autocar Expo. Ici, point de RTI mais de vraies homologations par type. Avec ces deux marques, on ne vend pas du rêve.
Si les deux entreprises sont établies en Auvergne Rhone-Alpes, travaillent sur des bases d’Iveco Crossway, leur donnant droit à la vignette Crit’Air Electrique et visent les mêmes marchés elles ont toutefois choisi des voies techniques et industrielles différentes.
Pour GCK Mobility sis à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), l’accent est mis sur l’électrification avec piles à combustible. Le pluriel s’impose car il y a plusieurs fournisseurs en fonction des bases d’autocar « transplanté » et il peut y avoir plusieurs stacks à bord. En effet, GCK propose sur une base Iveco Crossway Low Entry Euro VI 12m une pile Symbio de 75kW associée à des packs batteries de technologie GCK à immersion extra-plates de 43kWh. Keolis en a déjà commandé 7 sachant qu’il y a en outre 4 véhicules à livrer pour la SMTC de Clermont-Ferrand. L’Iveco Crossway à plancher normal Euro VI de 13 m. Le Crossway à plancher haut Euro VI de 13 m est équipé d’une pile Toyota de 80kW (la même que celle montée dans les Mercedes-Benz eCitaro H2 ou CaetanoBus CityGold H2). L’équipement Toyota était lié au partenariat de la firme nippone avec les Jeux Olympiques de Paris, car ce modèle a été commandé par le loueur BeGreen pour cette échéance. Cela a représenté 10 unités. Troisième version, sur la même base d’origine, le modèle de 150kW avec deux piles Symbio de 75kW unitaires. Clairement destiné à des usages interurbains sévères, c’est cette configuration qui a fait objet de l’achat de 50 unités par la région Auvergne Rhône-Alpes. Machines qui seront ensuite mises à la disposition des autocaristes.
GCK Mobility entend conserver dans ses locaux l’intégralité du processus de conversion, sachant que le site de Cournon d’Auvergne a une capacité de 150 à 200 véhicules an. Le tout dûment homologué par type. La stratégie de GCK Mobility est de confier la génération de puissance électrique aux piles à combustible, les packs de batteries (de 43 à 47kWh) n’étant là que pour assurer les appels de puissance ou la récupération de l’énergie cinétique. Parmi les développements envisagés figurent l’homologation d’ateliers agrées dans les DOM-TOM ainsi que l’option pompe à chaleur. Des contacts existent avec la Carrosserie Vincent, ce qui laisse présager d’un possible développement dans le Sud de la France.
Identiques et pourtant si différents
Dans les halls d’Autocar Expo, on pouvait découvrir un autre Iveco Crossway Euro VI Diesel converti électrique. Cette fois-ci réalisé par CBM Retrofleet. La firme sise à Saint Hélène du Lac (Savoie) a choisi une transformation à bases de batteries sans recours à une pile à combustible hydrogène. Singularité technique qui sera appréciée des exploitants : deux modes de recharge sont rpévus : 22kW en courant alternatif et 120kW en courant continu, le tout via une prise CCS Combo 2. Audrey Fauvy, Directrice commerciale de Retrofleet ambitionne de réduire les délais de 3 à 4 semaines à 2 à 3 semaines pour la transplantation et la remise des documents permettant l’édition d’un nouveau certificat d’immatriculation. La capacité d’énergie stockée est de 192kWh en lithium ion LFP. Comme chez GCK, les batteries sont assemblées en interne, tout comme les BMS et systèmes de supervision de l’énergie. Le tout à partir de cellules asiatiques (sans plus de précisions). Autre point commun, le recours à un moteur Dana TM4.
Mais Retrofleet étudie la conversion des Mercedes-Benz Intouro Euro VI en électrique avec un objectif fixé pour l’homologation UTAC/CNRV fixée au printemps 2025. Les packs de batteries prennent toutefois la place des soutes. Pour le montage, Retrofleet se repose sur l’expertise du groupe Besset (composante du groupe CBM) et en 2025 il disposera de 5 installateurs agréés (le groupe Bacqueyrisses couvrant le quart Sud-Ouest de la France). Ces carrossiers spécialisés permettent d’envisager des rénovations de selleries, de peintures voire la réalisation d’authentiques grands carénages. Ici aussi, les demandes émanent de grands groupes comme de sociétés familiales. Certains opérateurs, comme le groupe Transarc ayant procédé à toutes les certifications permettant de réaliser en interne ces transformations. Transarc aurait ainsi l’intention de convertir 50 de ses véhicules l’an prochain. Audrey Fauvy estime que le 50ème véhicule converti par Retrofleet sera livré pour le 31 décembre 2024. L’ambition étant d’atteindre 200 conversions en 2025. Les réceptions par type conernent les bases Iveco Crossway Euro VI à plancher haut équipés de moteurs Tector et Cursor, en longueurs 12 et 13m. L’usage type visé concerne ici plutôt les services scolaires ne dépassant pas les 200 km par jour. Retrofleet annonce une prestation dont le prix de transformation est inférieur à 200 000€ avec une garantie de 10 ans ou 250 000km pour les packs batteries.
Pour les deux spécialistes du rétrofit, le contexte de tension sur les livraisons de véhicules neufs, à fortiori électriques, crée une opportunité commerciale unique. Leur préoccupation demeure la rédaction des appels d’offres des Autorités organisatrices : en premier lieu vient la question des critères d’âge des véhicules (un point évoqué par Jean-Sébastien Barrault dans une des tables rondes d’Autocar Expo), mais aussi façon de rédiger les appels d’offres qui peuvent parfois exclure certaines options techniques.
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