Le 21 mai 2025, le gouvernement a publié l’arrêté actualisé fixant la liste des métiers en tension, identifiant les professions et zones géographiques rencontrant d’importantes difficultés de recrutement. Le métier de conducteur routier y figure désormais, aux côtés de nombreux autres postes liés au secteur du transport et de la logistique.
Une reconnaissance officielle du manque de main-d’œuvre
Cette nouvelle liste comprend 80 métiers en pénurie, ouvrant la voie à des procédures de régularisation pour les travailleurs étrangers déjà présents sur le territoire français. Pour être éligibles, ces travailleurs doivent justifier de 12 mois de bulletins de salaire sur les 24 derniers mois et résider en France depuis au moins trois ans.
Parmi les professions répertoriées, on retrouve les conducteurs routiers, les livreurs, les conducteurs d’engins du BTP, mais aussi des profils plus qualifiés comme les responsables logistiques non cadres et les cadres des transports rattachés à la direction d’exploitation. Une présence significative du secteur transport dans cette liste témoigne des tensions durables en matière de recrutement.
Une procédure simplifiée pour l’embauche de travailleurs étrangers
Le ministère du Travail souligne que cet arrêté va permettre aux entreprises d’embaucher des travailleurs étrangers hors Union européenne pour ces métiers en tension sans obligation de publication préalable d’une offre d’emploi. Une mesure qui vise à accélérer les processus de recrutement dans les secteurs les plus touchés.
Un vrai levier pour le transport routier ?
La question reste posée : cette mesure répond-elle véritablement aux besoins spécifiques du transport routier de marchandises (TRM) ? Contrairement à d’autres secteurs comme la restauration ou le bâtiment, l’emploi de conducteurs en situation irrégulière reste marginal dans le TRM, du moins en France, en raison notamment des exigences réglementaires strictes entourant la profession (permis, formation, sécurité).
Cependant, cette disposition pourrait constituer une réponse partielle à la pénurie chronique de conducteurs que connaît la filière. En facilitant la régularisation de travailleurs déjà expérimentés et présents sur le territoire, les transporteurs pourraient voir une opportunité de renforcer leurs effectifs rapidement, à condition que les conditions d’intégration professionnelle soient réunies. Pour l’heure, aucune réaction des syndicats du TRM.
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