Goodyear convoqué dans le cadre d’une enquête pour homicides involontaires

Dans le cadre d’une enquête pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de poids lourds à l’origine d’accidents mortels en France, deux entités de Goodyear devront se rendre le 13 mai prochain devant la justice française pour homicides involontaires « en vue d’une éventuelle mise en examen ». C’est ce qu’a annoncé hier le procureur de Besançon.

L’enquête porte également sur les chefs de «tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise» et «pratiques commerciales trompeuses», a précisé le procureur Étienne Manteaux, ce qui fait encourir à Goodyear une amende pouvant aller jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires.

Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance d’un défaut de fabrication sur ses pneumatiques mais de ne pas en avoir averti ses clients.

Suite à un accident mortel d’un routier

L’enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Sophie Rollet, veuve d’un routier décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Un juge d’instruction de Besançon enquête depuis lors sur trois dossiers de collisions mortelles, impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear, et qui ont fait quatre morts au total.

Selon le magistrat, qui évoque une pratique «systémique de dissimulation», les accidents auraient «peut-être» pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel des pneus défectueux.

2 personnes convoquées

Le juge d’instruction «a convoqué deux personnes morales», a détaillé Etienne Manteaux: la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques en France, et la SAS Goodyear Opérations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg.

Le juge interrogera leurs représentants légaux «pour déterminer s’il y a lieu de les mettre en examen ou pas» sur ces trois chefs, a-t-il ajouté.

(avec agences)