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La drôle de position de l’ACEA sur le verdissement des flottes d’entreprises

La position de l’ACEA sur le verdissement des flottes d’entreprises a de quoi surprendre et devrait surtout irriter les transporteurs. L’association s’étonne que, dans les discussions actuelles sur une éventuelle initiative de l’UE visant à légiférer sur les flottes d’entreprises pour stimuler la demande de véhicules à émissions zéro (ZEV), les poids lourds et les bus et autocars y soient exclus.

« L’initiative de flottes d’entreprises vertes pour les camions et les bus pourrait se traduire par des gains pour l’adoption de véhicules à émissions zéro » estime l’ACEA. « Avec une part de marché actuelle des ZEV de seulement 2,3 % (poids lourds > 3,5 t) et de 15,6 % (bus/autocars urbains), le transport routier lourd a un besoin urgent d’incitations pour accélérer le renouvellement de la flotte ».

Mais parle-t-on d’obligations ou d’incitations ?

Pour rappel, en France, la loi d’orientation des mobilités (LOM) impose aux sociétés de plus de 100 véhicules d’atteindre un quota de 50 % de véhicules propres d’ici 2030, avec des étapes intermédiaires de 10 % en 2022, 20 % en 2024, 35 % en 2027. Mais il ne s’agit qu’automobiles, les poids lourds ne sont pas compris, ni les bus et autocars.

L’ACEA ne précise pas s’il s’agit d’incitations ou d’obligations pour les entreprises de transport à renouveler leur parc poids lourds ou autocars par des véhicules zéro émission. Ce serait un risque d’obliger les transporteurs à acquérir des camions ou des autocars électriques.

S’agit-il d’une maladresse de l’ACEA ? Pourtant, l’association émet quelques pistes pour aider le secteur à verdir le parc poids lourd : donner la priorité aux camions et aux bus à émissions zéro pour les véhicules et les services de transport publics, Demander aux expéditeurs et aux acheteurs de services de transport d’augmenter progressivement la part de leurs expéditions traitées par des véhicules à zéro émission.

Mais obliger les entreprises de transport à acheter des véhicules verts serait une grave erreur, tout d’abord parce que les transporteurs n’en ont pas les moyens.