Ulrich Loebich, le nouveau président directeur général de Daimler Trucks France, entré en fonction le 1er mars 2024, a fait le point sur la filiale et ses ambitions commerciales lors d’une conférence de presse hier à Paris. La rentrée promet d’être animée.
Ulrich Loebich est visiblement francophile et parfaitement francophone. Nommé président directeur général de la filiale Daimler Trucks France depuis le 1er mars 2024, il a fait le point sur le bilan et les perspectives commerciales. Sur le plan commercial, il relève que l’année 2023 fut très bien orientée, avec 6318 immatriculations Mercedes-Benz de plus de 6 tonnes de PTAC (à comparer aux 5834 de l’année 2022) sur un marché toutes marques des plus de 6 t de PTAC qui représenta 48 188 unités (contre 43 566 en 2022 sur le même périmètre). Le début de l’année 2024 a été bien orienté jusqu’au mois d’août 2024, moment où la marque a trébuché : au 22 août 2024, la marque à l’étoile a enregistré 3918 immatriculations (en repli de -7.6% par rapport à la même période de 2023), le tout dans un marché également en retournement soudain (marché toutes marques à 32 359 plus de 6 t de PTAC, en retrait de -3.8% par rapport à la même période de 2023).
Les explications sont évidentes selon Ulrich Loebich : il y a eu des immatriculations anticipées en raison de l’entrée en vigueur de GSR-II le 7 juillet 2024. S’y est ajouté un portefeuille de porteurs à carrosser signé en 2023 qui a fini par être livré. « La demande économique existe, mais il y a des incertitudes politiques » déclare-t-il sobrement. La grande question étant de savoir : « Comment va se finir l’année 2024 et se dérouler l’année 2025 ? » « Le sujet des frais financiers influence directement les décisions d’achats chez les clients. Quelques transporteurs éprouvent désormais des difficultés à se financier ». Mercedes-Benz échoue au pied du podium, et cela ne satisfait pas Ulrich Loebich qui cautionne toutefois les choix de son prédécesseur de ne pas avoir voulu procéder à des déstockages ou immatriculations massifs sur le segment des tracteurs routier en 2023 et 2024.
Miser sur l’électrique, malgré tout
Daimler Trucks France a été enregistré jusqu’au 22 août 2024 seulement 17 immatriculations de camions électriques (13 Mercedes-Benz et 4 Fuso eCanter) sur un segment qui a représenté 313 unités sur la période (soit 1% du MTM toutes énergies). Le dirigeant compte, évidemment, énormément sur l’entrée en scène du Mercedes-Benz eActros 600 dont la production débutera au cours du dernier trimestre 2024. Malgré ce déploiement, il rappelle une évidence : « clairement on va vers un mix énergétique ». À ce propos, il a répondu à une question d’un confrère évoquant l’homologation en France du HVO Exclusif comme bénéficiaire de la vignette Crit’Air 1. La réponse fut claire : techniquement tout est prêt, mais le blocage au sein du Ministère de la transition écologique est politique.
Sur l’électrique, il rappelle les termes de l’équation : si un des facteurs est égal à zéro, le résultat sera forcément nul. Les constructeurs ont développé une offre, mais il faut que les coûts d’exploitation et les infrastructures de recharge suivent et s’avèrent compétitives. « L’infrastructure de recharge ne peut pas être intégralement prise en charge par les clients » clame-t-il. « Il y a un changement d’approche avec l’électrique se traduisant par la nécessité de penser et travailler en partenariat. Cela concerne aussi bien les constructeurs, les transporteurs que les chargeurs ». Face aux interrogations des clients exprimées dans le réseau, mettant en doute la pérennité de l’option tout électrique à batteries, il insiste : « le transport léger, ou sur de courtes distances, verra l’électrique privilégié ».
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Le réseau objet de toutes les attentions
La migration vers l’électrique, et plus tard l’hydrogène, vient ajouter de nouvelles contraintes de formation et d’investissement pour les 156 points de vente et d’entretien du réseau France. « La question est de savoir dans quelle mesure la complexité des différentes énergies va hypothéquer l’avenir des plus petits distributeurs ». Ulrich Loebich rassure : « nous sommes très contents avec les partenaires avec lesquels nous travaillons en France » mais il relève qu’il « y a une possibilité de consolidation du secteur » et rappelle que ce n’est pas à Mercedes-Benz Trucks France d’interférer en cette matière. « Il y a une profonde incertitude autour des ZFE-m dans le réseau. Un environnement stable politiquement est absolument essentiel » rappelle Ulrich Loebich.
Pour les nouveautés produit en fin d’année, il y a l’eActros 600 et l’Actros L à ligne ProCabin tous deux attendus en 2024. Pour l’année prochaine, l’accent sera mis sur l’électrification : « Pour arriver aux objectifs fixés par l’Union européenne, il va falloir répartir les volumes de véhicules électriques dans les différents pays. Nous sommes en discussions avec le réseau et son groupement de concessionnaires pour 2025 ».
Dans l’immédiat, le réseau à l’étoile va relayer le bouquet de services My Truck Point et les nouveaux outils de suivi à distance des véhicules TruckLive.
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