Lors du 79ᵉ congrès de la FNTR, qui s’est tenu hier au Beffroi de Montrouge (92), la présidente Florence Dupasquier a rappelé les nombreux défis auxquels fait face la profession : un contexte de forte incertitude, une prudence accrue dans les investissements et une baisse des volumes transportés. L’année 2024 a également été marquée par un nombre important de cessations d’activité. Pour autant, les transporteurs démontrent une remarquable capacité d’adaptation et une détermination intacte. Ce congrès annuel, inédit par l’absence du ministre des Transports, a surtout mis en lumière la solidarité et la volonté collective de bâtir l’avenir du secteur.
Un contexte économique fragilisé
Florence Dupasquier a dressé un bilan plutôt morose du secteur : « Le contexte économique des entreprises reste extrêmement dégradé. Les chefs d’entreprises n’ont pas le moral. Ils n’ont aucune visibilité. Les investissements sont à l’arrêt. Les volumes ne sont au plus bas. Ils se désolent de la teneur du débat public », indiquant un nombre record de faillites des entreprises de transports l’an dernier : plus de 3 000 entreprises du TRM ont été concernées, soit plus de 20% par rapport à l’année 2023.
Cependant, l’étude de la Banque de France présentée lors de ce congrès a révélé une activité relativement stable et constante du secteur. « Nous avons constaté une résilience forte de la part des transporteurs » a commenté Stéphane Martinat, directeur régional Banque de France des Hauts-de-France. « Malgré une trésorerie plus délicate », l’étude révèle une capacité de rebond ». Autre point positif malgré le contexte économique : « le niveau de fonds propre reste satisfaisant » (30,2% du total du bilan en 2024).
Les transporteurs mis à contribution
La présidente a dénoncé la tendance à faire du transport routier la « vache à lait » du financement des infrastructures. Selon elle, les transporteurs ne doivent pas supporter seuls le poids des retards d’investissements et de modernisation.
La présidente est revenue sur la conférence Ambition France Transports qui, selon elle, n’a pas failli à l’exercice : « Si on ne peut qu’à prouver l’intérieure nécessité de disposer d’infrastructures de qualité et de remise à niveau, pourquoi serait-il encore à nous [transporteurs] de payer les retards d’investissement, de rénovation et de développement de ces infrastructures ? En France nous n’avons pas de pétrole, nous n’avons plus d’argent, mais nous avons des idées. Pas des idées d’économie, non, mais bien d’économie supplémentaire. »
La transition énergétique, un défi partagé
Il a été question aussi au congrès de décarbonation. Florence Dupasquier a estimé que « le coût de la transition énergétique doit être partagé avec le client » ajoutant : « sinon, et je le dis avec gravité, la transition énergétique ne se fera pas. Ou avec énormément de retard. »
Elle a insisté sur le fait que « l’erreur serait d’abandonner la notion de mix énergétique pour ne privilégier qu’une seule motorisation [faisant référence à l’électrique]. Nous avons pris fermement position sur le sujet car nous considérons que chaque énergie a aujourd’hui son domaine de pertinence et gardons-nous de croire qu’une énergie serait nettement plus propre des autres. »
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