EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon : faut-il s’inquiéter de la taxe carbone aux frontières ?

Les poids lourds ou encore les utilitaires livrent les milliards de tonnes de marchandises que réclament nos modes de vie modernes. Mais ce que l’on oublie trop souvent, c’est que ces véhicules eux-mêmes ont une histoire … Une histoire faite de matières premières (aluminium, acier, cuivre), de chaînes d’approvisionnement mondialisées, et d’une empreinte carbone que l’on préfère parfois ignorer.

Le secteur du véhicule industriel n’échappe pas aux bouleversements environnementaux qui redessinent les contours de l’économie mondiale. L’introduction prochaine de la taxe carbone aux frontières de l’Union européenne va agir comme un révélateur – ou un électrochoc. En renchérissant le coût des matériaux importés, elle va directement impacter cette industrie.

Faut-il s’en inquiéter ? Ou y voir une opportunité salutaire ? Car au-delà du choc économique annoncé, c’est toute une réflexion sur la souveraineté industrielle, l’écoconception et la relocalisation qui s’ouvre. Fabriquer des véhicules en Europe, avec des matériaux européens, en polluant moins : ce n’est plus une utopie, c’est une nécessité.

L’heure est venue de comprendre que le transport de demain ne se limite pas à ce qu’il livre, mais aussi à la façon dont il est lui-même fabriqué. Et si cette taxe pouvait être, enfin, le point de départ d’une industrie plus propre, plus responsable et plus résiliente ? A condition que tout le monde y participe financièrement y compris le consommateur. Car cela a un coût.