Alors que les « cars Macron » (ou Services librement organisés) célèbrent les 10 ans de leur création, l’Autorité de régulation des transports vient de publier les derniers chiffres de fréquentation. Lesquels sont toujours orientés à la hausse.
Un équilibre trouvé
La FNTV s’est félicité lors de son congrès 2025 du succès des « cars Macron »[1] ayant « trouvé un équilibre entre lignes conventionnées et Services librement organisés (SLO) » selon les propos de Jean-Sébastien Barrault, son président. Cette loi du 6 août 2015 mettait fin à la règlementation très stricte héritée du décret-loi du 19 avril 1934 dit de « coordination rail-route ». L’Autorité de régulation des transports (ART) née originellement pour en vérifier la bonne application, vient de publier les derniers chiffres de fréquentation pour le 1er semestre 2025.
Selon le communiqué, « le secteur reste porté par la fréquentation domestique, en augmentation par rapport à début 2024 [+5% en un an NDLR], alors même que le prix moyen acquitté par les passagers domestiques augmente. » Même si, en parts de marché, l’autocar demeure marginal, cela représente tout de même 7.7 millions de personnes qui ont voyagé en ou traversé la France en autocar longue distance ! L’ART poursuit l’examen : « les distances parcourues par les autocars SLO continuent de progresser à la mi-2025 (en hausse de 2 % sur un an pour atteindre 57 millions d’autocars.km). » Dans le même temps, « la fréquence des autocars SLO, quant à elle, recule de 3 % sur la même période pour s’établir à près de 780 départs quotidiens ». Cela confirme leur vocation longue distance pour les deux grands opérateurs nationaux (BlaBlaCar Bus et Flixbus).
Hausse des recettes, pour compenser celle des coûts ?
L’ART ajoute une analyse (anonymisée) des recettes par passagers : pour 100 km à la mi-2025, celle-ci a progressé de 10 % sur un an pour revenir au-dessus de 6 euros, « et ce alors que le taux d’occupation reste stable sur la même période (en hausse de 1 point seulement pour s’établir à 64 %) ». Touchers de quai dans les gares routières, hausse des péages, besoins d’investissements des autocaristes prestataires, expliquent certainement cette tendance. Certaines collectivités (comme la ville de Paris, comme d’autres métropoles de province) ont flairé le filon et ont procédé à la mise en concession de leurs gares routières au profit d’exploitants de parkings (SAEMES, Kisio Services, etc). Certains d’entre eux, comme Effia, étant filiales du groupe SNCF, laquelle profite alors d’un contrôle quasi-total sur ses gares (notamment via SNCF gares et connexions). Un état de fait qui irrite les opérateurs.
Par ailleurs, BlaBlaCar Bus, Flixbus et la FNTV, ont saisi l’ART sur la situation à Paris et la hausse tarifaire unilatérale décidée par celle municipalité (et son exploitant de parking, la SAEMES). Jean-Sébastien Barrault avait évoqué dans son introduction au congrès du 15 octobre 2025 que « la ville de Paris souhaiterait voir disparaître nos activités de tourisme et de SLO ». Aurélien Gandois, vice-président de BlaBlaCar Bus, dénonce de son côté les 60% de hausse de redevances : « on a découvert cela lors de la dernière réunion à la Préfecture. Au-delà de la tarification il y a beaucoup de point à vérifier et contrôler ». Il demande à l’ART de se constituer en arbitre. Cette dernière étant considérée par l’État comme tiers de confiance. Thierry Guimbaud, président de l’ART, ayant rappelé le rôle d’autorité administrative de celle-ci lors du congrès de la FNTV : « [elle] peut ouvrir des procédures de recherche de manquement, tant contre des opérateurs privés que publics ». Le sujet des gares routières, jugées « de qualité très mauvaise et disparate » lors du congrès est d’ailleurs une des préoccupations majeures de l’autorité : « en 2015, il y avait la crainte que les compagnies phagocytent les lignes conventionnées (…). En 2025, ce sujet est sorti des réalités des Autorités organisatrices de mobilités. Celui qui a surgi est celui des gares routières ».
[1] La loi n° 2015-990 du 6 août 2015, dite « loi Macron », pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques a libéralisé le transport régulier de voyageurs par autocar.
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