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Grèves dans les ports français : une situation alarmante pour les chargeurs

Face à la paralysie croissante des ports français, l’Association des Utilisateurs de Transport de Fret (AUTF) s’associe aux fédérations professionnelles du secteur maritime et logistique pour exiger une « action rapide et coordonnée ». Dans un communiqué, l’AUTF alerte sur les répercussions critiques des grèves, affectant plus de 2 000 entreprises et menaçant directement 180 000 emplois.

La porte-parole des chargeurs avertit : sans mesures urgentes, l’attractivité et la compétitivité des ports français risquent d’être durablement compromises. « La reconquête des trafics détournés pourrait prendre entre 5 et 10 ans, voire ne jamais se réaliser », précise-t-elle.

Un surcoût financier massif pour les entreprises

Selon TLF, les entreprises importatrices et exportatrices subissent des frais supplémentaires considérables liés à l’utilisation prolongée des conteneurs, au stockage et au réacheminement des marchandises. L’impact financier est éloquent : le surcoût par conteneur à l’importation atteint 61 %, engendrant une facture supplémentaire d’au moins 232 millions d’euros pour le seul mois de février 2025.

Les conséquences des grèves ne se limitent pas aux coûts directs. La désorganisation pousse de nombreuses entreprises à détourner leurs flux vers des ports étrangers. Anvers, Rotterdam, Wilhelmshaven, Hambourg, Gênes, Barcelone et Savone absorbent désormais 25 à 30 % des marchandises initialement destinées aux ports français. Ce phénomène menace à long terme la viabilité de l’écosystème portuaire français et de son réseau logistique.

Des revendications pour une action gouvernementale immédiate

Face à cette crise, l’AUTF demande la mise en place immédiate d’une cellule interministérielle de coordination, regroupant les fédérations professionnelles et les autorités compétentes, afin de limiter les dégâts et préserver la compétitivité des ports français.

La situation ne semble pas près de s’apaiser. Une nouvelle grève de 72 heures est annoncée du 18 au 20 mars, accompagnée d’un arrêt de travail de 4 heures un jour sur deux tout au long du mois de mars. Depuis le début de l’année, plus de 300 heures de grève ont déjà été enregistrées, contre 166 heures en 2024.