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L’INSEE et l’IFP-Energies Nouvelles confirment la baisse des prix du brut

Bonne nouvelle pour le déficit commercial de la France, le poste des achats en pétrole et en gaz baisse significativement depuis début septembre 2024. Le prix des matières premières industrielles se stabilisent, mais affichent des tendances très contrastées.

Les données de l’INSEE et celles de l’IFP-Energies Nouvelles dans leurs notes périodiques convergent en confirmant une baisse des prix du pétrole et du gaz depuis le début du mois de septembre 2024 (-8.7% en euros sur un mois selon l’INSEE).

Selon Jérome Sabathier de l’IFP Energies Nouvelles, les prix des produits pétroliers, comme le gazole ont connu une baisse de -6% sur le pôle Amsterdam Rotterdam Anvers. Le prix du gaz sur le marché européen est également orienté à la baisse de -5.6% mais la tendance sur le trimestre demeure toujours haussière (+5%) selon l’INSEE.

Selon Jérôme Sabathier de l’IFP-Energies Nouvelles, la tendance à la baisse des prix du brut s’est clairement accentuée au cours de la deuxième semaine de septembre 2024. Après parution des estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’OPEP, celui-ci écrit que « les prévisions d’excédent d’offre pour 2025 ont renforcé les anticipations d’une pression baissière sur les prix ». Les États-Unis ayant ici une influence majeure, réalisant en production « un nouveau sommet à 13.5 Mb/j ».  L’OPEP attribue ce phénomène à une croissance moindre de la consommation de pétrole en Chine. Parallèlement, l’offre mise sur le marché par les pays extérieurs à l’OPEP+ est estimée en hausse par l’AIE avec un excédent de 1.2 Mb/j pour l’année 2025. Ceci s’explique par la baisse de la demande en Chine et les marges de raffinage faibles, qui incitent les opérateurs à anticiper les plans de maintenance pour celles-ci.

Le grand yo-yo des matières premières

Pour l’avenir, l’AIE a publié son World Energy Outlook 2024 où il apparait « un ralentissement de la croissance de la demande de liquides à un rythme annuel de 0.4 Mb/j jusqu’en 2030 » relève Jérôme Sabathier de l’IFP-Energies Nouvelles. Le pic de demande énergétique mondiale est toujours attendu en 2030 (107 Mb/j) avec après cette échéance « une diminution significative de 0.4Mb/j par an jusqu’en 2040 (…) la baisse de la demande de pétrole dans le secteur du transport routier s’accélère dans le nouveau scénario, avec une baisse de plus de 5Mb/j entre 2030 et 2040 (…) cette baisse est attribuée à l’essor des véhicules électriques sur de nouveaux marchés tels que l’Inde, l’Asie du Sud-Est, et l’Amérique latine ».

Selon l’INSEE, le prix des matières premières industrielles se stabilisent, mais affichent des tendances très contrastées. Le prix des métaux non ferreux, en particulier l’argent, rebondissent mais le cuivre est également orienté à la hausse avec +2.3% sur le mois, et + 7.6% sur les 12 derniers mois. Les autres matières premières stratégiques chutent : cobalt -5.2% et lithium à -4.4% (avec une chute spectaculaire de -51.9% sur les 12 derniers mois). Il faut voir là l’influence, une fois de plus de la Chine qui voit sa croissance ralentir. Parallèlement, le palladium augmente significativement (+10.1% sur le mois mais à -20.7% sur 12 mois) et le platine demeure très stable (+1.3% sur le mois, +0.7% sur 12 mois).