Cette fois-ci, on y est : voici les premiers MAN eTGS et eTGX « de série » présentés à la presse. Par rapport à la présentation française effectuée en 2024 sur le circuit de Linas-Montlhéry, les modèles ont bien évolué, tout comme les services associés.
Ils arrivent …
MAN a présenté à la presse début juillet 2025 les versions « série » des MAN eTGS et eTGX porteurs et tracteurs. Par rapport à la découverte effectuée en France en 2024, on voit une interface homme-machine définitive avec un afficheur bien conçu permettant (entre autres) de visualiser la dépense énergétique en temps réels, ce qui inclut, bien en évidence, les phases de régénération de l’énergie cinétique.
Parmi les progrès spectaculaires, on relève l’insonorisation des périphériques tels que compresseurs d’air et autres pompes de circuit de refroidissement. C’est simple, on ne les entend plus, même lorsque ces éléments vitaux fonctionnent à plein régime lors de la mise sous contact. Sur autoroute, ce sont les bruits d’écoulement d’air sur le pare-brise et de roulement des pneumatiques sur la chaussée qui sont les plus sonores. En termes de confort acoustique, on se croirait dans un autocar, dès lors que l’empattement n’est pas trop court car si c’est le cas, les phénomènes de galop vous rappelleront vite que vous êtres bien dans un camion ou un tracteur routier.
À ce propos, MAN se singularise par la présence au catalogue d’un empattement de 3750 mm sur les tracteurs, au grand bénéfice de la standardisation des matériels remorqués. Le constructeur propose plusieurs choix de configurations pour les accumulateurs électriques. Tous, sans exception, partagent deux packs sous la cabine. Un choix qui permet de lester autant que possible le train avant. Ensuite, les porteurs peuvent recevoir, d’un à quatre packs sur les flancs des longerons. Pour les silhouettes à 3 ou 4 essieux, un septième élément peut être éventuellement ajouté entre les deux derniers. Pour les tracteurs, la configuration minimale est de deux packs supplémentaires en plus de ceux logés sous la cabine. En fonction des empattements, on peut aller ici jusqu’à six.

Choisir le bon dimensionnement des batteries pour sauver la charge utile
MAN insiste sur le fait qu’un pack représente 800kg avec ses coffrages et périphériques. Donc trois unités épargnées, cela signifie 2.4 t de charge utile préservée. Ces coffres et batteries sont réalisés à Nuremberg, dans une usine MAN, à partir de cellules chinoises d’origine CATL. Le PTRA maximal des MAN eTGS et e TGX est également désormais officiel : c’est 50 t. Autre précision utile : le choix des prises CCS Combo 2 pour la recharge. De base, c’est un emplacement situé côté gauche. En option, on peut y ajouter une seconde prise côté droit. Les porteurs offrent deux chois supplémentaires. En option catalogue il y a la possibilité d’opter pour une prise à l’arrière gauche du châssis. Et sur commande spéciale MAN Individual on peut la placer à l’arrière droit.
MAN a choisi, comme Scania, de recourir à un moteur situé entre les longerons avec une boîte de vitesses intégrée à 4 rapports (l’unité EM C1-4). Détail révélateur, le carter en aluminium est marqué Made in Sweden ! Synergie de groupe, quand tu nous tiens. Si les changements de rapports sont nettement plus rapides que sur le prototype découvert un an plus tôt, on sent clairement le passage du 2ème au 3ème rapport, autour de 37km/h. Même phénomène lors des rétrogradages, encore plus accentué si l’on a parallèlement activé la récupération d’énergie. Mais, hélas, lors de la sélection du rapport de 3ème vers la 2ème il se produit pendant une fraction de seconde un relâchement assez désagréable, comme lorsque l’on utilise un ralentisseur primaire et que l’on débraye la transmission. Sur la position dite B, on peut arriver jusqu’à l’arrêt complet de l’ensemble. Le parcours étant peu vallonné, on ne se prononcera pas sur l’efficacité de celle-ci sur les parcours montagneux. Rien à faire, en termes de linéarité, rien ne vaut un modèle électrique dépourvu de boîte de vitesse, ou bien doté d’une boîte de vitesse automatique avec ralentisseur secondaire intégré.
Différences et ressemblances
Pour les cabines, rien ne change, on retrouve avec satisfaction les grands coffres latéraux sur le eTGS. Adieu au disgracieux bouton d’arrêt d’urgence qui trahissait les prototypes. Le filtrage de suspension n’est pas des plus doux et remonte consciencieusement les percussions via le volant, en particulier sur les autoroutes à plaques de béton qui existent toujours sur certains tronçons autoroutiers de Bavière. La gestion du freinage est excellente et assure une parfaite transparence entre régénération et freinage à friction. MAN a visiblement accordé une grande attention à l’optimisation des performances électriques : preuve en est la présence d’une pompe à chaleur pour l’unité de chauffage et climatisation de bord. En outre, il est possible de programmer, en cabine (et pas seulement via télématique ou application) le pré-conditionnement thermique du véhicule. Une façon de préserver les rares et précieux kWh embarqués.
Les rapports de ponts prévus au catalogue vont de 2.31 (monte série) à 2.85 en passant par le 2.53 (options gratuites). Les carrossiers seront contents d’apprendre que l’ensemble EM C1-4 dispose d’une prise de force mécanique, en plus de l’option purement électrique. Pour rassurer les clients, une offre d’accès pendant 5 ans aux services MAN Digital Services est inclue. Celle-ci est assez complète puisqu’elle intègre la fonction Compliant M (téléchargement données sociales).
Toutefois, Michael Zehmisch, directeur de MAN Transport Solutions, précise que, si l’on peut géolocaliser les points de recharges poids-lourds dans le cadre des itinéraires planifiés (dont l’incontournable Milence bien sûr), il n’est « pas encore possible à ce stade de réserver les bornes ; mais c’est à l’étude pour que cela soit opérationnel en 2026 ». MAN affirme que, via la carte accréditive MAN Charge & Go, les tarifs négociés ne dépassent pas les 0.40 €/kWh H.T. Outre Milence, la firme évoque des partenariats avec l’énergéticien allemand E-On. Les représentants de la marque insistent sur le fait que pour en bénéficier, aucun abonnement mensuel n’est exigé et qu’il n’y a pas de minimum de kWh facturés.
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