EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon : il faut s’inquiéter d’urgence pour nos conducteurs !

La récente étude de l’Institut national de recherche et de sécurité (IRNS), relayée par TRM24, fait froid dans le dos : les routiers figurent parmi les professions les plus exposées aux malaises professionnels mortels. Une réalité qui jette une ombre sur un secteur indispensable, mais largement et trop souvent sous-estimé.

Malgré les avancées significatives en matière de confort et de sécurité des véhicules, conduire un camion reste une tâche physique et mentale de tous les instants. Derrière le volant, les chauffeurs ne se contentent pas de rouler : ils chargent, déchargent, jonglent avec des délais serrés et doivent souvent se débrouiller seuls. Ces missions, pourtant interdites dans des pays voisins comme l’Espagne, restent la norme en France. Une aberration.

L’étude de l’IRNS pointe du doigt des ennemis silencieux : postures sédentaires, horaires décalés, stress. Autant de facteurs favorisant des maladies graves comme les affections cardiovasculaires (hypertension, cardiopathies ischémiques, thromboses). Ces pathologies, loin d’être anecdotiques, sont récurrentes chez les conducteurs. Une alerte qui fait écho à une autre enquête de l’IRNS, dénonçant les effets cumulés de la conduite prolongée sur une carrière entière : troubles musculosquelettiques, atteintes du rachis lombaire, fatigue visuelle, voire troubles neuropsychiques. La liste est longue, le bilan accablant.

Aujourd’hui, les experts savent mesurer les risques. Pourtant, une question brûlante demeure : pourquoi les routiers continuent-ils à payer le prix fort, au point d’être les premières victimes des malaises mortels au travail ? Ce métier, vital pour l’économie, mérite mieux que l’indifférence.