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L’ACEA alerte sur le retard de l’électrification des utilitaires légers (VUL) en Europe

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) tire la sonnette d’alarme : la lente progression des véhicules utilitaires légers (VUL) électriques menace l’atteinte des objectifs européens de réduction des émissions de CO₂. Dans un document récemment publié, l’organisation appelle à des mesures urgentes pour accélérer la transition du secteur.

Une électrification à la traîne

Selon les données de l’ACEA, les VUL électriques à batterie ne représentaient que 9,5 % du marché au premier semestre 2025. Un niveau jugé insuffisant pour respecter la trajectoire climatique fixée par Bruxelles, qui nécessiterait une part de marché comprise entre 15 et 20 % dès cette année pour atteindre les objectifs 2025. L’écart se creuse encore face à la réduction de 50 % des émissions prévue à l’horizon 2030.

« Les véhicules utilitaires légers jouent un rôle essentiel dans l’économie européenne — qu’il s’agisse de la logistique du dernier kilomètre, des PME ou des services publics —, mais leur électrification reste nettement en retard », déplore l’association.

Des freins persistants

L’ACEA pointe plusieurs obstacles majeurs : infrastructures de recharge insuffisantes, coûts d’acquisition et d’exploitation élevés, et réglementations incohérentes.

Le document souligne que « l’accès limité à la recharge nocturne, la cherté de l’électricité et la dépendance à la recharge rapide, plus coûteuse, compromettent la rentabilité opérationnelle des flottes ».

Autre facteur pénalisant : le poids des batteries, qui conduit souvent les véhicules électriques à être classés dans des catégories réglementaires supérieures, comparables à celles des poids lourds, entraînant des contraintes supplémentaires pour les constructeurs et les utilisateurs.

Des propositions pour relancer la dynamique

Pour stimuler l’adoption des VUL zéro émission, l’ACEA avance plusieurs pistes. L’association recommande notamment l’instauration d’un système de “super-crédits” pour les véhicules à émissions nulles sur la période 2027-2029. Elle appelle également à réviser les objectifs de réduction pour 2030, suggérant un scénario plus réaliste, entre –30 % et –35 %, selon l’évaluation d’impact.

Enfin, l’organisation propose de réviser le régime des pénalités en cas de non-conformité aux objectifs : le plafond devrait être limité au montant le plus faible entre 95 € par gramme de CO₂/km et le prix moyen du quota ETS1 pour l’année concernée.

Un appel à l’action coordonnée

Pour l’ACEA, seule une approche concertée entre industrie, institutions européennes et États membres permettra de surmonter ces obstacles. Sans impulsion rapide sur les infrastructures, les incitations économiques et la cohérence réglementaire, l’Europe risque de manquer ses objectifs climatiques dans un segment pourtant vital pour son économie.

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