La publication des immatriculations semestrielles européennes par l’ACEA est intéressante lorsque l’on regarde les répartitions par énergies. L’électrification dépend largement des effets d’aubaine propres à chaque pays.
Les énergies alternatives dominent
La France a enregistré 768 véhicules industriels électriques (de plus de 3.5 t) au cours des 6 mois 2025, contre 608 en 2024. Avec +26.3%, on est loin du doublement annoncé par la CSIAM en 2024. Il faudra probablement attendre 2026 pour voir l’effet des aides CEE sur ce segment.
Les camions et tracteurs routiers alimentés avec les autres énergies alternatives (B100 Exclusif, GNV, GPL, ED95, piles à combustible) ont représenté d’après l’ACEA, 2405 unités au cours des 6 mois 2025 ; soit en hausse modérée de +3.6% par rapport à la même période de 2024. Bien que marginalisés par le document de la DGE, ils apparaissent donc largement majoritaires dans le camp des véhicules hors pétrole.
Pour mémoire, le marché des véhicules industriels à moteur Diesel s’est contracté de -21.9% en France, passant de 25 597 unités (6 mois 2024) à 19 992 unités sur les 6 mois 2025. Ceux-ci comprennent les B100 flexibles et véhicules compatibles HVO. Dans le même temps, Le MTM France 6 mois 2025 est à 23 167 unités (-18.8%).
Qu’en est-il de nos voisins européens ?
L’électrification des véhicules lourds est la plus dynamique en Allemagne sur les 6 mois 2025 avec 1881 unités. Notez une croissance extrêmement faible (+1.8% par rapport à la même période de 2024). On y suivra avec intérêt le second semestre 2025 pour voir les effets de la fin des aides à l’acquisition des camions électriques survenue brutalement dans ce pays au cours de l’année 2024. Second pays sur le podium de l’électrification, les Pays-Bas avec 978 unités sur les 6 mois 2025. La croissance est particulièrement forte (+187.6) dopée par un dispositif très avantageux pour les électriques à batteries.
Pour les carburants alternatifs, le second pays après la France est l’Allemagne, avec 500 unités enregistrées au cours des 6 mois 2025. Une quasi-stagnation (508 unités sur la même période de 2024). Troisième pays au classement, l’Espagne avec 411 unités sur les 6 mois 2025. La baisse y est plus importante (-15.8%, et 488 unités sur la même période de 2024).
La Finlande et la Pologne sont également en nette croissance sur cette typologie de véhicules et d’énergies. Dans ces trois pays cités, les carburants alternatifs dépassent la part de l’électrique à batteries. La Suède est également bien orientée (356 unités sur la période contre 323 en 2024). Malgré la politique très favorable à l’électrique dans ce pays, l’écart entre énergies non conventionnelles et électrique n’est pas considérable (475 électriques sur la période enregistrés). Dans ces quatre pays le MTM des V.I est pourtant mal orienté.
Le transport de voyageurs, bon élève de la décarbonation en France
La France a vu s’immatriculer 291 autocars et autobus électriques sur les 6 mois 2025. Une baisse très nette par rapport à 2024 (424 unités, soit -31.4%). Est-ce un effet dû aux immatriculations fantômes ayant servi à capter des aides publiques survenues au début de l’année 2024 ?
Toujours est-il qu’en France les énergies hors pétrole dépassent largement les immatriculations électriques : 502 autocars et autobus sur les 6 mois 2025 contre 468 en 2024 (soit +7.3%).
Parallèlement, le marché des transports en commun Diesel est en baisse de -2.4% (1855 unités sur les 6 mois 2025 contre 1900 en 2024) quand le MTM chute de -8% sur la période (2802 vs. 3047 unités).
L’autre pays qui offre une part significative aux carburants alternatifs est l’Italie (573 autobus et autocars de ce type au cours des 6 mois 2025). La baisse y est sensible par rapport à 2024 (qui fut une année record pour le MTM autocars et autobus dans la péninsule). Le recul des énergies alternatives (à -23.7%) correspond peu ou prou à celle du MTM local (-24.5%).
Ailleurs en Europe, les marchés sont également très dépendants des aides et autres politiques d’incitations et de renouvellement. Le pays le plus favorable aux électriques est l’Allemagne Fédérale (835 unités, +105.2% par rapport à 2024). Le second est la Belgique (523 unités contre 110 sur la même période de 2024). L’Italie suit avec 401 unités sur les 6 mois 2025 (contre 272 en 2024). La palme de la croissance revient ici à la Suède (460 autobus électriques sur les 6 mois 2025 contre 10 en 2024). Dès que les aides cessent, le marché se contracte, preuve en est l’Espagne (219 autobus et autocars électriques contre 328 sur les 6 mois 2024). Il serait également intéressant, dans tous ces pays, de voir la part des marques chinoises dans les immatriculations de véhicules électriques. Les précédents Belges, Italiens ou Suédois constituent autant de motifs d’alarmes sur ce sujet. Hélas, l’ACEA ne communique pas cette information. Ailleurs en Europe, les énergies hors pétrole sont marginales et dépendent grandement des appels d’offres qui y sont remportés (comme à Athènes).
Les utilitaires à batteries dynamiques en France, en Allemagne et en Espagne
La France a comptabilité 16 501 unités de VUL électriques à batteries au 1er semestre 2025 (contre 14 546 sur la même période de 2024). C’est le pays de l’Union Européenne où il s’est immatriculé le plus de VUL à batteries sur la période, largement devant l’Allemagne (10 109) et l’Espagne (7671).
La plus forte croissance est toutefois celle des hybrides rechargeables (+57.6%) mais sur des volumes réduits (8405 unités 6 mois 2025).
Les autres énergies alternatives (B100 Exclusif, GNV, GPL, E85, piles à combustible) ont été sur ce segment en très forte baisse : 1006 unités 6 mois 2025 contre 3474 en 2024 (-71%). Ceci est dû à une raréfaction de l’offre du côté des constructeurs. Pour situer le contexte rappelons que la marché des VUL Diesel a représenté 144 570 unités (6 mois 2025) en baisse de -11.5% par rapport à 2024 (163 353 unités sur la même période). Le marché MTM VUL 6 mois 2025 est de 184 352 unités. En baisse de -12% par rapport à la même période de 2024.
Ailleurs en Europe, c’est l’Italie qui domine la volumétrie des utilitaires à énergies alternatives (3245 unités sur les 6 mois 2025). S’ils sont moins nombreux que les électriques à batteries (4924 unités), l’écart n’est pas considérable. Elle est suivie par la Suède : 1440 unités. Dans ce pays très favorable à l’électrification, ces derniers véhicules ont représenté 4805 unités. Seule la Roumanie est en croissance sur les énergies hors pétrole, mais sur des volumes faibles (52 unités contre 18 au cours des 6 mois 2024).
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