Après les accords avec l’Université de Clermont-Auvergne sur les thème de la tribologie, le groupe Michelin vient d’annoncer un partenariat bien plus vaste sur le thème de la production d’hydrogène « vert ».
Le groupe Michelin est très impliqué, depuis des décennies[1], autour des piles à combustible. Au point qu’il est un actionnaire de référence de Symbio aux côtés de Stellantis. Le groupe continue de faire de la recherche sur le sujet et vient de conclure un accord avec trois autres centres de recherches et universités françaises sur le thème de la production d’hydrogène à base d’énergies renouvelables (dit hydrogène « vert »).
Sont impliqués, outre Michelin, le CNRS, l’Université Grenoble Alpes, l’Université Savoie Mont-Blanc, et l’institut Polytechnique Grenoble INP-UGA. L’axe de recherche concerne le développement d’un électrolyseur dit AEMWE dont les réactifs ne seraient plus des métaux nobles (donc rares et chers) mais issus « de matériaux abondants dans la croûte terrestre ». En effet, au cours des dernières décennies, les électrolyseurs ont évolué en adoptant la technologie PEMWE[2]. Si elle permet une production de gaz de haute pureté et à plus haut rendement, elle recourt à l’utilisation de métaux nobles et rares (le platine, l’iridium ou encore le titane) et la génération de polluants éternels liée à la membrane employée, tels que le fluor.
Vers une nouvelle génération d’électrolyseurs
Avec le soutien du pôle R&D de Michelin de Clermont-Ferrand représenté par Christophe Moriceau, directeur de la recherche avancée du groupe Michelin, les équipes de recherche du Laboratoire d’électrochimie et de physicochimie des matériaux et des interfaces (CNRS/Université Grenoble Alpes/Grenoble INP – UGA/Université Savoie Mont Blanc), sous la direction du chercheur du CNRS Frédéric Maillard, ambitionnent de développer une technologie d’électrolyse de l’eau combinant « le meilleur des deux mondes ».
L’objectif est de parvenir à bénéficier à la fois des avantages de la technologie AWE[3] (utilisation de métaux non-nobles abondants sur la croute terrestre) et PEMWE (utilisation d’une membrane polymère permettant d’atteindre des vitesses de production d’hydrogène élevées, de pressuriser les gaz produits, pureté des gaz élevée, couplage de l’électrolyseur avec les énergies renouvelables).
Cette nouvelle technologie, nommée Anion-Exchange Membrane Water Electrolyzer (AEMWE), nécessitera le développement de nanocatalyseurs constitués de métaux abondants sur la croûte terrestre (tels que le nickel), ainsi que d’une membrane polymère échangeuse d’anions sans fluor (donc plus respectueuse de l’environnement).
C’est le dixième programme associant Michelin et le CNRS. Alcal’Hylab est prévu pour une durée de 4 ans.
[1] Michelin a développé dans le plus grand secret des travaux sur les piles à combustible en Suisse au début des années 2000. Mais Citroën, dont Michelin fut actionnaire jusqu’en 1974, travailla dès les la fin des années 1960 sur celles-ci.
[2] PEMWE Proton exchange membrane water electrolyzer, ou électrolyseurs d’eau à membrane à échange de protons
[3] AWE Alkaline Water Electrolyzer électroliseurs à eau alcaline
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