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Ecotaxe poids lourds en Alsace : les transporteurs locaux vent debout

Une nouvelle étape dans l’instauration d’une écotaxe en Alsace, le R-Pass. Le vote sur l’application de la taxe devrait avoir lieu le 21 octobre. Ainsi en a décidé la Collectivité européenne d’Alsace (CEA). Les transporteurs locaux qui ne seront exemptés expriment leur colère.

La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) va voter sur une taxation des poids lourds traversant sa principale autoroute, pour réduire le passage de camions voulant éviter une taxe équivalente en Allemagne, a annoncé mercredi son président Frédéric Bierry

Appliquée principalement sur l’autoroute A35, qui traverse l’Alsace du nord au sud, cette taxe rapporterait 64 millions d’euros par an, dont la moitié proviendraient du trafic de transit, selon cette étude. Le montant envisagé pour cette taxe pourrait être de 15 centimes par kilomètre.

De nombreux poids lourds empruntent l’autoroute A35, qui traverse l’Alsace du nord au sud, pour éviter la «LKW-Maut», une écotaxe poids lourds en vigueur en Allemagne depuis 2005. Selon les relevés de la CEA, cette décision a entraîné une augmentation de 18% du nombre de poids lourds sur l’A35 en 2024. Mais les transporteurs locaux qui ne sont pas concernés par la LKW-Maut ne décolère pas : ils devront payer aussi cette écotaxe.

« L’Union TLF rappelle sa ferme opposition au projet de R-Pass. Elle demande instamment à la Collectivité Européenne d’Alsace de reconsidérer sa position, de rouvrir le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes, et d’engager une véritable concertation sur l’opportunité et les modalités de mise en œuvre de cette taxe » a déclaré Marie Breton, déléguée régionale TLF Est.

L’organisation conteste par ailleurs les chiffres d’une étude qui estime que le taux de transit passerait de 7 % en 2021 à 51 % en 2024. « Cette estimation trompeuse repose sur la confusion entre camions immatriculés à l’étranger et camions réellement en transit. Une telle erreur révèle une méconnaissance flagrante de la réalité du secteur du transport et de l’économie en général, ce qui est inacceptable » tient à préciser TLF.

Le projet, à l’étude depuis des années, «sera soumis au vote politique de la collectivité», a déclaré le président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), Frédéric Bierry. « Si la décision était prise, ça veut dire que fin 2026, début 2027, elle pourrait être en œuvre», a ajouté le président de la CEA, évoquant ensuite une entrée en vigueur au 1er janvier 2027.