La proposition figurant dans le projet de loi de finances 2026 suscite une forte opposition. Transporteurs routiers et agriculteurs dénoncent une décision jugée pénalisante : le gouvernement envisage de réduire les avantages fiscaux accordés aux biocarburants, en particulier le B100 (biodiesel à base d’huile végétale) et l’E85 (mélange essence-éthanol). Cette réforme s’inscrit dans la volonté de l’exécutif de rationaliser les niches fiscales et de revoir leurs effets sur les finances publiques.
Suppression du tarif préférentiel pour le B100
Selon le texte encore à l’état de projet, il est prévu la suppression du tarif particulier appliqué au carburant B100, ainsi qu’une réduction progressive de l’avantage fiscal accordé à l’E85.
Au total, 474 dispositifs fiscaux dérogatoires sont examinés dans le cadre de cette révision, dont 23 devraient être supprimés dès 2026, d’après la présentation du budget par le ministre de l’Économie, Sébastien Lecornu.
Les transporteurs en colère
Face à ces annonces, les principales fédérations du transport routier (FNTR, FNTV, TLF et OTRE) ont publié un communiqué commun pour exprimer leur vive inquiétude, elles parlent d’une « onde de choc économique et environnemental irréversible » pour la profession. Elles demandent au gouvernement de renoncer à toute remise en cause du cadre fiscal actuel concernant les biocarburants.
Les organisations rappellent que le secteur a déjà consenti d’importants investissements pour décarboner ses activités : acquisition de véhicules électriques, recours au bioGNV ou au B100, développement des infrastructures de recharge, et formation du personnel.
Ces efforts, expliquent-elles, ont été entrepris sur la base d’un environnement fiscal stable et incitatif, présenté comme un gage de sécurité économique. Or, selon elles, cette stabilité « ne serait plus qu’un vœu pieux », plongeant la filière dans une grande incertitude.
D’autres niches fiscales dans le viseur
Le gouvernement ne se limite pas aux carburants. Une seconde série de mesures cible les avantages fiscaux bénéficiant à un nombre restreint de contribuables, souvent pour des montants modestes.
Parmi ces dérogations figure, de manière plus anecdotique, l’exonération de la taxe à l’essieu accordée aux camions de collection, une niche symbolique mais désormais remise en question.
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