Le CLEPA, association regroupant les équipementiers européens, s’alarme de la faiblesse de ceux-ci depuis le début de l’année 2025. En cause, la fragilité des marchés automobiles comme industriels conjuguée aux investissements massifs requis par l’électrification à marche forcée.
L’état de faiblesse de ses adhérents
Après les constructeurs qui réclament via l’ACEA des mesures de soutien en faveur de l’électrification, afin de rentabiliser les colossaux investissements exigés par les objectifs qui leur sont assignés par l’Union européenne en matière d’électrification ; voici les alarmes du CLEPA. Cette association fédère les équipementiers européens et elle a publié le 15 mai 2025 un communiqué alertant les institutions européennes sur l’état de faiblesse de ses adhérents en ce début d’année.
Le CLEPA annonce clairement que « la transition rapide liée à la vision de l’UE échouera, à moins que le législateur ne change d’approche. Les équipementiers automobiles, en tant que corps intermédiaires entre les ambitions politiques et la demande des marchés, subissent les ondes de choc d’un secteur en mutation. Les faillites et fermetures d’usine représentent désormais la moitié des pertes d’emplois du secteur, pendant que les investissements poursuivent leur chute ». Ce dernier point, très contre-intuitif au vu des exigences européennes, s’expliquerait par le fait que (selon le CLEPA), « 62% des sociétés se débattent avec des coûts fixes incompressibles et des surcapacités ». Ce qui serait le prélude à de nouvelles vagues de licenciements.
Hémorragie d’emplois et perte de savoir-faire
En 2024, 55 000 licenciements ont été annoncés pour cette branche d’activité. Près du quart de ces pertes d’emplois sont liées à la cessation d’activité ou à des faillites. Sur le premier trimestre 2025, 10 000 autres ont été évoqués par les adhérents du CLEPA. La part des faillites dans ce sinistre bilan atteint 57%. Dans ce même temps, seules 500 embauches ont été annoncées, preuve que la théorie de la « destruction créatrice » tant invoquée par les assidus du tout électrique est plus destructrice que créatrice.
Les faillites du fabricant suédois de batteries lithium-ion Northvolt ou des difficultés du français producteur d’électrolyseurs et de stations dihydrogène McPhy qui pourraient aboutir à une prochaine liquidation judiciaire sont révélatrices.
« Pour la 6ème année consécutive, la rentabilité des équipementiers est insuffisante pour beaucoup d’entre-eux, ce qui hypothèque leurs capacités d’investissements et d’adaptation. » En chiffres cela donnerait un recul de 22 milliards des prévisions d’investissements d’ici à 2030 par rapport aux prévisions de l’an dernier. Outre les effets de la baisse de la demande de véhicules routiers en Europe, le CLEPA signale comme facteur aggravant des difficultés la pression des services achats des constructeurs.
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