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L’administration Trump ouvre une enquête sur les importations de camions

Le ministère américain du Commerce a annoncé l’ouverture d’une enquête officielle sur les importations de camions moyens et lourds ainsi que de leurs pièces détachées. Cette démarche est conduite sous la Section 232, qui permet d’évaluer si ces importations menacent la sécurité nationale des États-Unis — et pourrait mener à l’instauration de nouveaux droits de douane.

Le Mexique, principal visé

Les premiers pays concernés seraient le Mexique, premier exportateur de camions de grande taille vers les États-Unis, mais aussi le Canada et le Japon. Une étude récente révèle que depuis 2019, les importations mexicaines de camions moyens et lourds ont triplé.

Le ministère sollicite d’ici la mi-mai les commentaires du public pour évaluer notamment :

  • La capacité des fabricants américains à couvrir la demande intérieure,
  • Le niveau de concentration des importations sur quelques fournisseurs étrangers,
  • L’impact des pratiques commerciales « déloyales » et de la surproduction soutenue par certains États.

Une stratégie commerciale offensive

Cette annonce intervient alors que Donald Trump a déjà imposé ce mois-ci une taxe de 25 % sur les véhicules légers et envisage d’appliquer des tarifs similaires sur les pièces automobiles importées d’ici au 3 mai. L’industrie automobile a exprimé de fortes inquiétudes, réclamant l’abandon de ces mesures.

Une taxation supplémentaire sur les camions utilitaires risque d’avoir un effet domino sur les coûts de transport, un secteur crucial à surveiller alors que Trump s’est engagé à lutter contre l’inflation sur les biens de consommation.

Des investissements mexicains sous pression

Dans ce contexte tendu, des projets majeurs pourraient être affectés. Le constructeur suédois Volvo investit actuellement 700 millions de dollars dans une nouvelle usine de poids lourds à Monterrey, au Mexique, dont l’ouverture est prévue pour 2026.

Le Mexique abrite aujourd’hui 14 fabricants et assembleurs de camions, autobus et tracteurs routiers, ainsi que deux fabricants de moteurs. Il est également devenu le premier exportateur mondial de tracteurs routiers, avec 95 % de sa production destinée aux États-Unis.

La suite de cette enquête pourrait redéfinir les échanges commerciaux entre les États-Unis et ses principaux partenaires industriels, avec des conséquences potentiellement lourdes pour les chaînes d’approvisionnement et les prix de nombreux produits de consommation.