La 81ᵉ vague du Baromètre des TPE, menée par l’IFOP pour Fiducial, dresse un constat préoccupant : les dirigeants de très petites entreprises (TPE) sont plus que jamais fragilisés par le climat politique. Entre perte de confiance envers le gouvernement, inquiétude croissante et arbitrages économiques douloureux, ils témoignent d’un profond malaise. Le Transport routier est composé de 72% de petites et moyennes entreprises de transport.
Un climat d’inquiétude
Selon l’enquête réalisée auprès de 1 013 dirigeants, huit chefs d’entreprise sur dix expriment aujourd’hui un sentiment négatif vis-à-vis de la situation en France. L’inquiétude domine (55 %), suivie de la colère (25 %), tandis que seuls 14 % déclarent ressentir un sentiment positif.
Les tensions sont particulièrement marquées dans l’industrie et le BTP, où plus de quatre dirigeants sur dix se disent en colère. La démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, le 6 octobre dernier, n’a fait qu’amplifier ce climat de défiance : les sentiments négatifs grimpent alors à 85 %, et la colère devient plus vive (32 %).
Des arbitrages économiques de plus en plus contraints
Confrontés à cette incertitude politique, les dirigeants de TPE anticipent de fortes répercussions sur leur activité dans les mois à venir. Plus de la moitié d’entre eux (53 %) redoutent un impact négatif sur leur secteur, et 67 % envisagent de réduire leurs investissements — un chiffre qui monte à 84 % dans le BTP.
De même, 56 % déclarent vouloir geler les embauches ou réduire leurs effectifs, tandis que 49 % envisagent de diminuer, voire de suspendre leur propre salaire. Les dirigeants des secteurs de l’hôtellerie, des services aux particuliers et de la santé figurent parmi les plus exposés à ces sacrifices.
Des priorités économiques inchangées malgré la tourmente
Malgré la crise politique, les préoccupations économiques restent au cœur des priorités des dirigeants de TPE. Trois sujets dominent : la santé (38 %), la réduction de la dette publique (35 %) et la défense du pouvoir d’achat (35 %).
Près de six dirigeants sur dix estiment qu’il faut réduire la dette, mais beaucoup jugent que cet effort doit d’abord être supporté par les 1 % les plus riches. Paradoxalement, 38 % considèrent que cette dette « n’est pas le problème des Français ».
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