La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, semble avoir trouvé une solution intermédiaire face à l’inquiètude des constructeurs automobile et poids lourds. Elle propose un plan d’action qu’elle a présenté hier à Bruxelles aux principaux intéressés. A aucun moment, elle ne propose de revoir les objectifs CO2. Elle invite à une série de mesures sur l’avenir du secteur en Europe.
Plutôt que de revenir sur les engagements climatiques, Bruxelles mise sur une stratégie renforçant la compétitivité des entreprises européennes. Le plan d’action met en avant plusieurs priorités, dont le développement de véhicules de nouvelle génération intégrant innovation et durabilité, ainsi qu’un cadre réglementaire stable et prévisible.
Toutefois, aucune mention d’une modification des objectifs CO2 pour l’ensemble des véhicules, qu’il s’agisse des automobiles, des poids lourds ou des bus, ne figure dans cette feuille de route.
Un marché plus lent à adopter les véhicules à zéro émission
Selon l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA), l’adoption des véhicules à zéro émission progresse moins rapidement que prévu, ce qui freine les ambitions de mobilité propre de l’Union européenne. Néanmoins, les industriels n’ont pas explicitement demandé une révision des objectifs CO2.
En janvier dernier, Ola Källenius, PDG de Mercedes-Benz et président de l’ACEA, plaidait pour un ajustement du Green Deal européen afin de préserver la compétitivité des véhicules électriques. Lors de la réunion avec la Commission européenne, son discours s’est toutefois révélé plus mesuré.
Même modération pour Christian Levin, pdg de Scania et président du conseil d’administration des véhicules utilitaires de l’ACEA : « les constructeurs de véhicules utilitaires ont exprimé leur soutien à des objectifs climatiques ambitieux, mais ont souligné que les objectifs seuls ne suffisent pas. Un déploiement rapide des infrastructures et d’autres conditions favorables, telles que la parité du coût total de possession (TCO) et les mesures axées sur la demande, sont essentiels. »
Des constructeurs prudents
Alors que la réunion aurait pu être une opportunité pour les constructeurs d’exiger une révision des objectifs CO2, ils ne l’ont pas saisie. De son côté, l’Organisation Internationale du Transport Routier (IRU) déplore « une occasion manquée » et critique la présidente de la Commission pour avoir négligé les préoccupations des transporteurs, « un groupe clé d’acheteurs et d’utilisateurs de véhicules lourds ».
Une stratégie qui laisse des interrogations
Si Bruxelles affiche sa volonté d’accompagner le secteur vers un avenir plus durable, l’absence de révision des objectifs CO2 continue de diviser les acteurs de l’industrie. Entre ambitions climatiques et impératifs économiques, le dialogue stratégique initié par Ursula von der Leyen devra encore convaincre l’ensemble des parties prenantes.
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