Nous vous en parlions déjà hier, certains secteurs industriels souffrent sensiblement de la grève SNCF comme les céréaliers. Désormais, d’autres filières sont touchées comme l’agriculture, la sidérurgie et la chimie. Plusieurs entreprises de transport ferroviaire de marchandises sont même totalement bloquées par le mouvement des aiguilleurs de la SNCF. Les trains, certains remplis de marchandises, sont à l’arrêt.
Une entreprise de transport ferroviaire qui a préféré rester anonyme annonce qu’onze locomotives sont à l’arrêt et qu’elle perd 100 000 euros par jour. Elle se donne deux jours pour se redresser car, après, selon elle, les vraies difficultés apparaitront.
« Il y a des trains qui étaient commandés depuis trois mois. Aujourd’hui ils ne sont pas venus et personne ne sait quand ils viendront », soupire Philippe Pinta, président de l’association générale des producteurs de blés (AGPB), interrogé par l’AFP. « J’ai vu hier des organismes stockeurs qui étaient très inquiets, se demandant comment ils allaient pouvoir honorer leur commandes ». Ils « sont en train de calculer les surcoûts » occasionnés par la grève, qui peuvent atteindre selon les cas, « entre cinq et vingt euros la tonne », souligne-t-il.
« Nos circulations ont été très fortement réduite mardi et mercredi puisque nous sommes à environ 15% du nombre de trains prévus un jour normal », a expliqué Philippe Moritz, porte-parole de Fret SNCF, l’opérateur français historique du transport de marchandises par le rail, qui contrôle près de 60% du marché. Environ 70% des conducteurs de train ont cessé le travail, dans le fret, soit la même proportion que dans le transport de marchandises.
Le secteur a été ouvert à la concurrence en 2006. Mais les concurrents privés, comme Euro Cargo Rail (ECR), filiale de la Deutsche Bahn allemande, deuxième opérateur en France avec environ 15% de part de marché, et Europorte (filiale de Getlink, ex-Eurotunnel), le numéro trois, sont également touchés par le mouvement social.
« Comme la grève était anticipée, on a prévenu nos clients. Pour le moment, avec deux jours de grève, et trois jours de reprise, c’est gérable », estime M. Moritz, même s’il reconnaît des problèmes. « Il y a beaucoup d’échanges avec les clients pour trouver des solutions, et rattraper ce qu’on peut rattraper les jours où il n’y a pas grève ».
Même si le train représente seulement 10% du transport intérieur de marchandises en France, très loin derrière les camions, la situation est critique pour certains frets comme la sidérurgie. Des convois très lourds, notamment de matières premières et de combustibles, entre le port de Dunkerque (Nord) et les usines de l’est de la France, ne peuvent plus rouler. Même situation pour l’automobile avec l’expédition de véhicules en sortie d’usine, pour le bâtiment et les travaux publics, qui s’approvisionnent en granulats et autres matériaux de construction.
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